Chapitre 1 : la vie au bloc R (à lire après l'intro)
5/1/202326 min read
Le bloc R était un bloc situé au milieu de la prison, on m’y conduisit rapidement et je découvrais alors un énorme bâtiment, entièrement coupé du reste de la prison (j’appris plus tard que c’était le cas de tous.). Devant le bloc, se trouvait une cour dans laquelle quelques détenus se baladaient. L’un d’entre eux me regarda avec un regard anxieux, il était adossé juste devant la porte principale, que je passai rapidement à ce moment-ci, mes gardes m’abandonnèrent et ce furent les hommes chats dont Láng m’avait parlé qui me prirent en charge, ils étaient de taille humaine et avaient quasiment tous un pelage noir unis. Ils semblaient soit ravi de leurs rôles, soit complétement impuissants. Leurs uniformes étaient bleus, s’arrêtaient à la taille où se trouvait une ceinture contenant tout ce dont un garde peut avoir besoin. Leurs pieds étaient nus, les chaussures n’étant pas pratique pour leurs pieds félins. Celui qui m’escorta possédait également un capot qui laissait deviner un grade élevé au sein de l’établissement ainsi qu’une grosse cicatrice sur l’œil en guise d’attestation des épreuves qui dut traverser pour ce poste.
Quand nous fûmes arrivés à ma cellule, il me poussa dedans et me dit d’une voix cassée par le temps.
« Ici, ce n’est pas toi qui feras la loi, rebelle ou pas, je fais régner l’ordre. Au moindre faux pas, je te redonne une correction digne de Zoifa lui-même. Tu n’es pas le premier leader de région à te briser ici, et tu ne seras pas le dernier. »
Ne sachant que dire, je me contentai de regarder mon interlocuteur avec mon regard le plus noir. (Enfin plutôt dans l’œil)
Il me rétorqua alors :
« Tu devrais arrêter ce truc avec tes yeux, ce regard, ici, il ne t’attira que des ennuis, ou pire. Reste calme est un jour, tu sortiras peut-être d’ici »
Il partit avec en me laissant dans ma cellule. Seul dans ma cellule, je balayai la pièce de mon regard. Je n’étais visiblement pas seul, car le lit au-dessus du mien était recouvert d’affaires et le mur de marque, laissé vraisemblablement par la même personne. Je posai donc mes affaires sur mon lit et passa la tête en dehors de la cellule. Je fus subjugué par ce que je vis, des cellules en nombre incroyables, entassé selon le même modèle, s’étalant du sol au 8ém étage. Voyons les regards des autres détenus dans ma direction, je décidai de rester en cellule la journée, histoire de me remettre de mes émotions et de souffler un peu.
Sur les coups de 7 h du soir, un scrillex entra dans ma cellule en disant :
« Bonjour chef Nuyür, c’est un honneur de vous revoir, et encore plus de vivre avec vous dans votre cellule. »
Il me regarda alors quelques secondes avant de dire calmement.
« Tu n’es pas le Nuyür. Qui es-tu et pourquoi usurpes-tu son identité ? Cela ne présente aucun intérêt.
- mon véritable nom est Drespo Avolos, je suis juste un petit bûcheron. »
Je lui expliquais alors la machination dont j’étais victime. Il ne semblait pas surpris par tout ce que je racontais. Il répondit à mon discours :
« Ton histoire me semble crédible, en tout cas à partir du moment où tu as parlé de Zoifa. Il n’a pas beaucoup de galon pour l’instant, mais il est connu dans tous les rangs de la coalition, tout comme dans ceux du roi. Ce malade nous donne du fil à retordre à travers tout le pays.
- J’imagine qu’il n’a aucune chance de se faire choper ?
- Non, il connaît trop de gens, et il en faire peur à encore plus.
- Génial
- On dirait bien que tu es destiné à devenir l’un de nos compagnons d’infortunes. Enchanté de faire ta connaissance Drespo. Je me présente Antor. En-dehors de ces mures, je suis le 187em dynamiteur d’élite de la coalition, mais ici, je suis un prisonnier lambda. J’imagine que c’est Ribor qui t’as fait découvrir le coin ?
- Tu veux parler de l’homme chat avec une cicatrice ?
- Ouep, c’est le directeur du camp. Il peut faire peur à première vue, mais ce n’est rien d’autre qu’un gratte-papier.
- En-tout-cas, il m’a juste emmené en cellule. Je ne sais rien de cet endroit.
- Et bien demain, je te ferai visiter cet endroit. En attendant, j’ai ça pour ton visage. »
Il décochera alors une pierre du mur, derrière se trouver une cache d’où mon interlocuteur sorti un sachet de poudre, l’inhala puis commença à réciter une incantation. Rapidement, mon visage reprit sa vraie forme.
« Ça Drespo, c’est de la poudre antora, en Erasie, on s’en sert pour faire de la magie. C’est grâce à ça que mon soty mines a pu te guérir » dit-il pour prendre de cours la question que j’allais lui poser.
Lorsqu’il reposa le sachet dans la cache, j’aperçus un morceau de viande séchée, cela me rappela que je n’avais rien mangé de la journée. Presque aussitôt, mon estomac fit un énorme bruit.
Antor me regarda avec malice et dit « je constate que tu n’as pas non plus trouvé la cuisine » je fis un signe de la tête pour lui répondre. « Eh bien alors je gardais ça pour une occasion spéciale, on va dire que s’en est une »
Nous partageâmes alors cette viande durant la soirée, tout en faisant connaissance. Le temps passa vite, si vite qu’on ne le vit pas passer. Les lumières s’éteignirent et les portes des cellules se refermèrent. Il était temps d’aller se coucher.
Le lendemain matin, Antor me fis visiter le camp et me dit tout ce que j’avais à savoir dessus. J’appris alors qu’il était composé de 6 blocs : A B C et D qui sont destiné à tout ce que veulent les autorités et ont donc une population hétérogène. Le bloc S qui contient tous les criminels les plus dangereux capturés aux alentours. Et enfin le bloc R, le nôtre, celui des rebelles. Il était au milieu pour empêcher toute évasion et concentré tous ceux de la coalition qui avait été capturés. Je me dis en premier lieu que c’était stupide de concentrer toutes les forces rebelles en un seul et même point. Ils pouvaient s’organiser d’autant plus facilement et optimisé leurs tentatives d’évasion. Antor m’expliqua alors que s’ils étaient effectivement très organisés ici même, les mettre au contact direct et régulier de la population serait la meilleure façon que celles-ci les rejoignent. Leur système actuel permettait donc de limiter la casse en quelque sorte.
Vers midi, nous recevions notre unique repas de la journée, une soupe contenante quasiment uniquement de la sciure alimentaire, ce qui explique la maigreur de tous autour de moi.
En termes d’activités, seules des fouilles, des passages à tabac et des appelés fréquents était organisés. Les groupes ABCD devaient travailler souvent jusqu’à la mort, ici nous étions au moins épargnées de ça pars la peur des autorités que nous réussissions à voler du matériel.
Notre bloc était composé d’un sous-sol servant de réserve de tout ce dont le camp avait besoin, sur lequel était posé l’immense complexe de cellules, lui-même surplombait par les quartiers de gestion (l'infirmerie et tout ce qui est relatif au gardien). Et enfin devant s’étaler une cour où la plupart des gens passaient leurs temps, à travers les différents grillages, on pouvait distinguer les autres blocs avec difficulté.
Parmi les gens de mon bloc, nombreux était humain. Certains étaient scrillex. Comme Láng me l’avait dit. Je fis notamment la connaissance d'Inué, la cheffe des prisonniers de ce bloc. Elle avait organisé ce bloc comme une véritable caserne, tout le monde avait son rang et faisait partie de la communauté. L’évasion étant impossible, cela permettait surtout de venir en aide au plus faible face au mauvais traitement causé par les gardiens et les faibles ressources qu’ils avaient. Je compris vite qu'Inué était un membre important de la coalition. Tout en elle le faisait sentir.
En finissant cette journée, instructive bien que déprimante. Un détenu âgé vient m’adresser la parole.
« Ce brassard qui dépasse de ta poche, c’était celui des feux follets, comment tu l’as eu ? T’es bien trop jeune pour en avoir fait partie.
- Déjà, bonjour. Ensuite, je l’ai récupéré sur la dépouille d’un vieil homme qui a sacrifié ses dernières heures pour moi.
- Gmmf. Tu ne mérites pas de le porter. J’ai fait partie des feux follets. Vous ne savez pas ce que cette unité a vécu, tout ce qu’on a traversé, j’y ai laissé une jambe là-bas. »
Il pointa alors sa jambe de bois.
« Eh bien si ça n’est plus, alors vous ne verrez pas d’inconvénient à ce que je garde ce vestige, c’est tout ce qui me reste de ma Katara. »
Il s’éloigna alors en disant.
« Katara, c’est donc le brassard de cet enfoiré de Láng ! »
Il fit alors demi-tour et parti en boitant, je lui dis alors
« Au revoir ? »
Je nus en réponse qu’un doigt d’honneur, il ne fit même pas l’effort de se retourner pour le faire.
Antor m’expliqua alors que le feu follet était une unité d’élite qui avait pour but de repousser les troupes royales par la force, mais que devant les progrès fulgurants des royalistes en matière de technologies et plus récemment de génétique militaire, elles avaient été dissoutes car inefficaces. Ce vieil homme avait servi toute sa vie dans celle-ci et maintenant, avait l’impression d’avoir vécu et souffert en vain.
Le reste de la soirée se passa sans accro. Et dans mon lit, je fis un constat simple, mais désolant. Ça me frappa en plein visage, mais j’étais coincé ici. Ce camp putride derrière des épaisses murailles était désormais mon paysage quotidien. La soupe infâme de la cantine serait à jamais mon seul repas. Les chances qu’un rebelle sorte de cet endroit sont quasiment nulles.
En montant dans son lit, Antor vit mon regard et comprit ma détresse, il me dit alors en montant tandis que je le regardais avec les yeux grands ouverts.
« Garde espoir, yeux bleus, on ne peut que faire ça ici, garde espoir. »
Je m’endormis ainsi, dans une tristesse légèrement atténuée.
Le lendemain matin, Antor me révéla comment il réussissait à se procurer de temps à autre des articles interdits. (viandes séchées, poudre magique)
Je fis alors la rencontre de Salaka, une femme chatte, chargée de garder la porte des sous-sols et qui servait d’épicerie aux prisonniers qui réussissait à trouver ce dont elle avait besoin. Elle était plutôt petite. Son pelage était noir tacheté de blanc. Mais surtout elle semblait bien plus joyeuse et amicale que le reste du personnel. On m’expliqua alors qu’elle effectuait ce travail uniquement pour survire, pas par opinion politique ou sadisme. Seulement personne ne fait confiance à un homme chat en dehors de leur île, elle s’est donc retrouvée ici.
L’après-midi, Antor décida que je devais rattraper le retard que j’avais par rapport à un rebelle. (vu qu’ici, c’était mon rôle)
Il mima une épée et me montra comment frapper :
« Frappe toujours en fonction de ton ennemie. Si tu affrontes un homme chat frappe d’un coup sec diagonale. Ça lui coupera les moustaches en plus de le blesser. » Il mima l’action, je tentai tant bien que mal de faire pareil. Après avoir ajusté ma position et m’avoir fait recommencer l’exercice, il continua.
« Si ta cible est un scrillex, acharne-toi sur une main, elles sont bien plus sensibles que le reste » il mima une multitude de petits coups verticaux au même endroit, je l’imitai
« Si c’est un tirochires, ton seul espoir et de viser leurs cœurs sous leurs torses velus, s’il ne tombe pas sous l’impact tu es mort. » Il mima un coup violent concentré en un point précis. Et pris un sourire narquois avant de dire « et si c’est un humain, je plus simple et de le frapper au cerveau » il mima avec une grande vélocité un coup dans les organes génitaux vers ma direction. Pris de cours, je perdis maladroitement l’équilibre et m’étala de tout mon long sur le sol. Mon professeur me railla, mais m’indiqua en du regard que la leçon était fini. Un garde nous avait remarqué et nous fixait avec insistance. Je ne pus m’empêcher de le fixer en retour ce qui ne semblait pas du tout lui plaire. Antor me prit alors par le col en me disant « Arrête de le regarder comme ça, tu vas avoir des problèmes. »
Le reste de la journée passa calmement, je me contentais de suivre Antor dans ses activités quotidiennes, ce qui n’était pas franchement passionnant. Cela consistait surtout à se présenter à diverses personnes. Cela dit, je remarquai ce soir-là la présence de petites lucioles émettant une lumière pâlotte. Quand je tentai d’un recueillir une au creux de ma main, celle-ci disparut dans un nuage de fumée noire. Antor m’expliqua que ces créatures étaient des poudrolls, des petits insectes de l’est qui remontait parfois jusqu’ici et qui était quasiment insaisissable. Les habitués n’essaient même plus.
Les jours suivant, l’ennui gagna sur la peur et le malheur dû à cet endroit. Je me sentais mourir à petit feu ici et je sentais déjà mes cotes sur mon ventre. Je me fondais dans le rang des miséreux. Pour pallier l’ennui, j’observai le monde qui m’entourait, notamment dans les airs. Je regardais passer les créatures volantes, mais ils s’agissaient surtout de corbeaux géants servant de monture aux autorités et de dragon-tortue servant de cargo volant bien trop haut pour montrer quoi que soit d’intéressant.
Les jours passèrent ainsi, puis les semaines, je m’habituai à la compagnie d’Antor et des autres rebelles. Bien que les entendre parler à longueur de temps de leur combat alimenté un climat anxiogène qui m’étouffait.
Au bout de 1 mois ou 2, un envoyé d'Inué vient nous voir avec hâte. « Vous avez entendu la nouvelle, la guerre est déclarée.
Antor répondit alors :
Ça fait plus de 75 ans que nous sommes en guerre contre le pouvoir royal, tu ne nous apprends pas grand-chose.
- Je ne parle pas de ça, mais des tensions entre Nichetis et Carenas, notre voisin de l’ouest. Elles ont éclaté il y a quelques jours. Carenas entend bien prendre du territoire à notre royaume de façon légitime sous prétexte de supériorité naturelle. Des groupes de hallebardes ennemis ont été localisés aux frontières du pays. » Elle partit ensuite en direction d’autre détenus afin de leurs donner la nouvelle.
Antor s’écria alors « c’est grâce ou à cause de nous, le gouvernement est en guerre permanente contre nous ce qui affaiblit son système de défense. A la fin de la guerre, il y a d’immenses chances pour que Nichetis change de régime pour le meilleur ou pour le pire.
- Tu penses qu’ils ont une chance de gagner ?
- Impossible de dire, je suis ici depuis trop longtemps pour connaître l’état de leurs forces. »
L’agitation gagna la prison, que ce soit notre bloc ou les autres. Les prisonniers chantaient des chants de guerre ou harcelaient les gardiens de questions. L’ambiance était presque joyeuse en comparaison à la monotonie habituelle.
Et puis d’un coup, une incantation fut hurlée et depuis l’un des tours de guet.
« ESPYNTE ! »
Un immense éclair frappa le bloc C, le plus agité. Calmant d’un seul coup toute la population prisonnière. Je reconnus le gardien qui nous avait observé combattre du haut de sa tour. Il s’effondra sous l’effort dû à son sort.
Une voix cria alors à travers une gorge de poisson hurleur.
« REGAGNER TOUS VOS CELLULES JUSQU’À NOUVEL ORDRE SOUS PEINE D’EXÉCUTION !!! »
C’était un ordre direct du chef de la prison. Nous regagnâmes alors notre cellule et attendirent que la tension se passe. L’agitation était morte. Nous apprîmes le lendemain en ressortant de la cellule, grâce à Salaka, que 4 personnes étaient mortes suite à l’éclair d’hier, dont 1 enfant. Cela désola le cœur des uns et des autres pendant les jours qui suivirent.
La nouvel de la guerre fut soit tragique, soit une bouffée d’air frais, mais dans tous les cas, elle ne laissait personne indiffèrent. Partout des petits groupes de détenus exprimés leurs craintes ou leurs excitations. On pourrait croire que couper du monde comme nous le sommes, elle ne nous toucha pas. Mais on sentait que des choses graves se passaient. Les gardes étaient sans cesse remplacés car appelé à combattre, la nourriture semblée encore plus pauvre que d’habitude. Seules Salaka nous permettait de connaître les détails du conflit, bien qu’ils fussent trop tôt pour déterminer qui était en train de gagner.
Toujours est-il qu’une tension de guerre s'était installée. Tout paraissait louche, en particulier le garde qui avait jeté l’éclair. Nous passions des heures en chien e faïence à se surveiller l’un l’autre. Comme deux frontaliers sentant la venue d’un conflit.
Pour tenter de se calmer, Antor et moi jouions aux cartes, un privilège que nous avons obtenu en faisant semblant de nous battre afin de faire diversion pour Salaka. Elle put ainsi voler des dossiers qu’elle revendait au-dehors au plus offrant. Lors d’une partie, il me posa une question qui me glaça le sang « Si nous sortons un jour et que la guerre n’est pas finie, combattras-tu ?
- Je ne sais pas, en tout cas, ça sera du côté de la rébellion. Le seul côté de ce triangle guerrier vraiment mal barré, c’est le roi. Il doit affronter deux ennemis en même temps.
- N’en soit pas si sûr, si Carenas laisse la rébellion respirer pour l’instant, elle n’hésitera pas à l’écraser si notre force grandit trop. Ainsi, nous devrons également les combattre. A l’heure actuelle, seule Carenas à réellement l’avantage, car la guerre ne se fait pas sur son terrain.
- De bien sombres paroles mon ami. Je suppose que si toi tu sors un jour, tu retourneras dans la coalition pour faite exploser des trucs. »
Il s’éclaffa alors gentiment avant de répondre.
« C’est un peu plus complexe que ça, mais oui, de toute façon, je ne pourrais rien faire d’autres. Du moins tant que le roi est au pouvoir. D’ailleurs, je crois qu’il en sera de même pour toi, tu as beau avoir purgé ton nom parmi les prisonniers, si tu réussis à le faire officiellement. Ça ne servira à rien, Zoifa t’as collé l’étiquette du rebelle, elle ne s’enlève pas. »
Il pointa alors ma cicatrice, puis fut interrompu par un prisonnier qui passait par là.
« Je vous ai entendu parler de Zoifa, vous connaissait la nouvelle ? Il a fait écarteler Nuyür et est maintenant commandant d’un des corps d’armée de l’intérieur. »
Si la nouvelle m’inquiéta, car Zoifa avait commencé à gravir les échelons du pouvoir, je me rendis compte qu'Antor était bien affecté par la mort du chef rebelle. Il se leva, s’excusa et s’en alla vers la zone de lavage. Une sorte d’immense vestiaire extrêmement sombre et froid où nous allions nous laver une fois tous les deux mois.
Je ne le revis que le soir, les poings couverts de sang, il avait dû les fracasser contre les murs poussés par sa rage. Il prit sa poudre dans sa cache se lança un Soty mines. Puis dit d’une voix grave et froide « Demain, je dois rechercher de la poudre. » Et s’allongea sur son lit. Il n’en parlait pas visiblement la vie de rebelle imposé de nombreuses pertes et celle-ci était dure pour lui à encaisser.
Il resta maussade quelque jour, puis redeviens peu à peu lui-même. Durant cette période, je fus un petit plus seul. Cela me permit de faire un constat. Je n’étais plus que l’ombre de moi-même. Mes cheveux étaient crasseux, et mal entretenus. Leurs seuls soins étant les fois où je les coupe avec ce que je trouve. Mes yeux étaient injectés de sang et seul le bleu de ma pupille semblait intact, propre, pur, résistant. Cela contrastait avec le reste de mon apparence. Mes cotes étaient creusées comme si elle voulait sortir de mon corps. Mon tain était blafard et morne. Je ressemblais à un mort tout en étant bien vivant. Tout comme mes paires prisonniers.
Afin de nous changer les idées, Antor et moi partagions notre culture. Je lui parlais des contes de Katara, de la nature de ma montagne. Sans jamais la lui montrer malheureusement car tout semble mourir ici, même ma chère nature. Lui en contrepartie m’enseigner la magie scrillex, mais sans essai pratique. La poudre coutait ici bien trop chère pour que je puisse m’entrainer. Je me contentais donc de réciter des sortilèges à voix haut.
Je n’étais pas sûr que c’était une bonne idée. Mon ami semblait rêver de la nature dont il avait été privé trop longtemps alors que moi je constatais mes compétences médiocres de magicien. Malgré tous ce quotidien s’installa.
Tandis que les troupes ennemis avançait, nos conditions de vie se dégradait attendre. Les autres blocs étaient surpeuplé de prisonniers ennemis. Nous semblions épargner jusqu’à ce qu’un jour, le sol craqua. C’était un nouveau prisonnier de notre bloc mais pour la première fois ce n’était pas un rebelle, ni un prisonnier de guerre (bien qu’il fut présenté ainsi). C’était un tirochires, si j’avais déjà vu certains de ces nomades en ville, celui-ci ne leurs ressemblait pas. Il possédait certes la même morphologie que ces congénères (très grands, velu et fort, une sorte de mélange entre humain et gorille), mais lui avait le poil brun clair. Je pensais qu’ils l’avaient tous blancs. L’émotion de ton visage laissait transparaitre une certaine sagesse, une noblesse d’esprit. Contrairement à ses haillons qui couplait à son corps donner l’image d’une bête primitive.
Nous allions nous présenter le lendemain, n’ayant pas envie d’affronter la foule de curieux qui allait déjà l’interroger.
Visiblement, j’étais l’un des seuls à connaitre leurs coutumes et à savoir que leurs images étaient faussées. Cette race d’artisan construisait des individus instruit dans les arts de la fabrication. La plupart des autres s’étant heurté à son image, cela me permis de m’attirer sa sympathie et chassa l’image dégouté de son visage. Il désespéré d’être pris pour une bête par tant d’esprit différent.
Il nous gratifia donc chaleureusement d’un :
« Ça fait plaisir de voir quelqu’un qui voit au-dessus des poils, mon nom est Kalitos
- Enchanté moi, c’est Antor et lui c’est Drespo.
- Alors pourquoi t’es là ?
- Le roi de ce royaume a envoyé des expéditions punitives dans Canevas, j’ai été forcé de quitter mon magasin de meubles pour échapper à la mort. J’ai ensuite été emprisonner en tant que réfugié et espion potentielle. Et puis me voilà. »
Antor répondit alors.
« - Bienvenue parmi nous, désormais tu fais partie de la glorieuse compagnie des morts en sursis. »
Le géant fondit en larmes. Il était visiblement à fleur de peau et beaucoup plus sensible que nous. D’autant que nous étions habitués à notre misérable situation contrairement à lui. Pour lui changer les idées, je fis diversion.
« Alors comme ça, tu as un magasin de meuble. »
Il s’arrêta de pleurer et répondit.
« Oui, dans un village près de la frontière.
- Tu sais que je m’y connais en bois, j’étais bucheron. »
Je lui parlais alors ainsi évoquant les propriétés du bois en faisant semblant de comprendre les subtilités de son art. Il oublia sa misère un temps et resta concentré là-dessus.
Une fois complétement calme, nous lui avons fait le tour du propriétaire comme on me l’avait fait pour moi avant. Bizarrement Salaka ne semblait pas du tout l’apprécier, peut-être avait-elle peur qu’un artisan de qualité porte atteinte à son office. En tout cas ont pu avoir des nouvelles de la guerre d’une autre source. Apparemment le conflit était extrême, aucun camp ne lâchait de terrain mais Nichetis faisait trop d’effort en comparaison à son adversaire et devait s’attendre à voir son armée s’essoufflé.
Cependant, la vie du camp ne fut pas plus perturbée que cela (enfin, pas plus qu’avant). Et la vie continua alors avec notre nouveau compagnon. Cet événement nous ayant rapproché du géant. Il restait avec nous, ce qui ne nous déranger pas. Il était de bonne compagnie bien que certains nous toisait du regard. L’ignorance a toujours été le propre de l’humain, il semblerait qu’il allait également très bien au scrillex. Cela donna un véritable bouffé d’air frais à la morosité qui s’installer au sein du camps. Seulement Antor ressentait moins ce soulagement. De plus il gagna en haine et en impatience. Son sang bouillonnait dans ses veines.
Je le canalisais tant bien que mal, avec l’aide de notre nouvel ami. En lui demandant de parler de sa culture, en tant qu’habitant de Canevas ET en tant que tirochires. Seulement le mode de l’artisanat et du bois ne semblait pas passionné ce jeune homme qui rêvait d’action. Il regardait avec noirceur les gardiens et leurs manquer de respect de plus en plus souvent.
Il enchaînait les petites révoltes à droite à gauche. Refusant d’obéir, ignorant complétement les gardes. Afin que ça cesse, nous furent tous trois à plusieurs reprises roués de coups et privé de nourriture. Cela ne faisait qu’enrager d’autant plus le poseur de bombe. Progressivement notre trio nouvellement formé était devenu la référence en matière de défi de l’autorité. Et petit à petit, des prisonniers nous rejoignait désireux de lutter un peu plus activement dans la lutte contre les gardes. Cette nouvelle popularité ne plus pas du tout à Inué. Elle regardait son influence disparaitre au profit de la nôtre.
Au fur et à mesure des mois suivants, cela s’intensifia. Notre camp était clairement majoritaire. Mais Inué ne nous toléra pas, elle trouvait que se montrer directement hostile au garde était contreproductif, que le mieux était d’attendre dans l’ombre. Sauf que les anciens rebelles était lasse de ce discours. Ils décidèrent d’arrêter de vivre en attendant une chimère et nous rejoignait. Les nouveaux arrivants étaient essentiellement des réfugiés pris à la frontière. N’ayant aucune expérience de stratège. Ils étaient incapables de saisir les subtilités du plan de Inué. Notre clan les absorba donc. La reine était seul dans son royaume, entouré de ses derniers fidèles.
Une autre personne nous voyait d’un mauvais œil, il s’agissait de Salaka. Tous ces réfugiés étaient des civiles, avec des compétences très différentes. En vivant de notre côté, cette diversité les rendait complémentaires. La contrebandière perdit énormément d’argent. Ses poils se hérissaient à ma vue.
Et puis un jour, Antor et Inué échangèrent des disputes. Les mots étaient méchants personnels. Voyant qu’autour d’elle les soutiens d’Antor se plaçait pour l’insulter de toutes part. C’en était trop. Des gens qui était ces amis il y a quelque mois encore déferlait sur elle une rage sans pareille. Elle sorti une lame fabriquée à partir d’un vieux caillou aiguisé et tenta d’atteindre les soutiens d’Antor. Il esquiva et la repoussa. Les deux se tournèrent autour en s’observent. Ils attendaient le bon moment. Ce fut mon ami qui engagea le combat avec un coup de poing en pleine tête qui lui fit tomber son couteau. Et repris immédiatement ses esprits et me chargea, elle l’attrapa par la taille et le plaqua au sol. Pendant ce temps Antor lui fracassait le dos en joignant ses mains pour former un immense poing. En réussissant à se dégager, il lui donna un coup de pied de la bouche qui la poussa plus loin. Malheureusement, elle tomba pile devant son couteau. Antor reprenait son souffle tandis qu’elle se relevait cependant une voix fendit leurs échanges de hurlements. C’était le vieux qui m’avait adressé la parole à mon arrivé. Il était le seul à comprendre que la situation était ridicule et qu’il fallait intervenir afin de calmer ses chefs qui se comportait comme des sales gosses qui n’ont pas fait la sieste. Il se mit devant Antor, face à Inué et cria
« Vous n’avez pas honte ?!? Deux soldats d’élites de la rébellion qui s’entretue comme des chiens ! Que dirait vos camardes disparues ? vous êtes minables. Je ne vous demande pas de vous unir, mais cette prison est assez grande pour s’ignorer, alors faites plutôt ça. En générale on l’apprend en primaire. »
Inué ne sentait plus que le sang qui perlait de sa bouche et ses paroles ne lui firent ni chaud ni froid. Elle se rua sur Antor, couteau en avant en hurlant.
« Pousse-toi vieil homme, cette histoire ne te regarde pas ! »
Il ne bougea pas, resta fière et droit comme I. Inué n’avait pas prévu ça. Sa lame s’enfonça en plein cœur. Le vieillard restait stoïque, malgré le sang qui coulait. Il regarda Inué droit dans les yeux puis s’écroula. Dans ces conditions, il était mort, c’était une certitude.
Les gardes intervinrent alors, bien qu’il aimât voir les prisonniers divisés et s’entretuer, c’était allé trop loin. Ils dispersèrent la foule. Plaquèrent Inué et Antor à terre. Seule Antor fut puni. Les gardes étaient dans le camp d’Inué, cette prison était bien plus calme sous son contrôle. Les matons emmenèrent le corps du vieux. Il serait sans doute brulé derrière la maison.
Derrière une plusieurs couches de grillage. Une paire de lunettes monté sur un crâne chauve observait la scène. Ce personnage nous regardait avec intérêt et je ne pus m’empêcher de le fixer droit dans les yeux. Le directeur de la prison vient alors perturber sa psyché et le conduit autre part. ils partirent dans la même direction que les gardes qui avaient emmené le corps du vieux.
Avec Kalitos, je suis allé retrouver la cellule du défunt. Au milieu de ses affaires, je trouvai un brassard rouge identique au mien. Je décidai de le garder afin de lui rendre hommage.
Une fois Antor de retour de l’isolement, nous avons longuement discuté tous les trois et sommes arrivés à cette décision : notre groupe de prisonniers s’appellerait désormais les feux follets. Antor prit le brassard du vieux et le porterai désormais comme moi je portais le mien. Très vite, beaucoup de copie furent fabriqué avec ce que les prisonniers trouvés par terre. Cela devint un symbole à la fois de notre mouvement et de notre unité. Mais cela rappelait également à chaque l’acte de Inué. Nous étions plus fort que jamais.
Cependant la mort du vieux, et surtout ces circonstances avait grandement impacté le moral général. Oui, la mort faisait partie de notre quotidien. Mais elle était causée quasiment toujours causée par un gardien ou nos conditions précaires de survie. C’était peut-être commun dans les autres blocs, mais ici les détenus ne se battaient pas entre eux. Alors quand il se tue, ça laisse meurtrie les survivants. Ça nous faisait également nous questionner sur la communauté qui s’était construite, elle représentait un espoir beaucoup.
Mais, peut-être à force de côtoyer si souvent la mort, nous sortîmes de cette transe morbide relativement rapidement. Aider par Antor qui cherchait à renforcer son influence sur le bloc. Je n’aimais pas cette manière d’agir. Il exploiter le deuil de ces pauvres gens pour rallier à sa cause, se présenter comme la lumière qui dissipe le brouillard. Moi et Kalitos sommes souvent entrer en conflit avec lui sur ce point. Mais rapidement il recommençait. Le pire c’est que cela semblait marcher, il se créait une véritable petite armée, entièrement dévoué à son général.
Un jour, j’ai constaté cela de façon claire. J’avais la boule au ventre de voir des gens si désespérés qu’il embrassait les idées d’Antor avec une ferveur impressionnante. Démoraliser, je regardais le soleil venir se briser contre les bâtiments devant le nôtre. Sa faible lumière venait réchauffer les barreaux qui ornaient les barreaux de ma cellule. Cependant, elle était obscurcie par la fumée des poudrolls qui semblait danser devant moi. Je regardai un moment ce divertissement hors du temps. Ces petites créatures semblaient si majestueuses dans leurs façon de se mouvoir. Mais surtout si libre, leurs capacités à se sublimer sous forme de fumée noir les rendait quasiment impossible à capturer. Cela faisait d’eux un symbole de liberté qui tantôt nous faisait rêver, tantôt nous faisait rager d’envi.
Cette pause fut de courte durée, car en clignant des yeux, je vis le même personnage que j’avais aperçu le jour de la mort du vieux. Il regardait droit dans ma direction, comme on regarde un animal dans un zoo. Derrière lui défilait des gens d’autres blocs, tous se dirigeaient vers un bâtiment qui était jusque-là abandonné. Salaka vins se joindre à lui, il se tourna brusquement vers elle et souris. Je n’entendis rien de ce qu’il lui dit mais elle fit acquiescée de la tête pour lui répondre. Elle disparut un instant, puis ressorti avec une détenue menottée, avec un sac sur la tête. Cette personne avait été roué de coups et visiblement à tout tenter pour fuir, mais en vain. Le bonhomme à lunette retira alors le sac de la tête de la détenue. C’était Inué ! tout cela m’inquiétait au plus haut point. Le mystérieux personnage inspecta alors les dents de l’ancienne chef rebelle et fit signe à Salaka de la conduire dans le cortège derrière lui.
Celle-ci s’exécuta et disparu quelque instant. Une fois qu’elle fut revenue, il me pointa du doigt avec un large. A cette distance, impossible de savoir si c’était précisément moi qu’il visait, pourtant, je savais que j’étais la proie de son doigt inquisiteur. Le frisson parcourant mon échine me l’assurait. De stupeur, je quittai mon poste de guet et décida de me rendormir, évidemment je ne fermis pas l’œil de la nuit.
Rien ne changea dans mon quotidien, et pourtant, tout fut différent. Je me sentais constamment épié, certains garde m’avait particulièrement à l’œil. On me dit que c’était normal, que j’étais un membre important de la nouvelle résistance de la prison, ou alors un proche de leurs chefs. Mais je sentais que quelque chose de différent les mener à me surveiller avec autant d’instance. Pour me changer les idées, je vins aux nouvelles de la guerre, avec tout ce remue-ménage je l’avais presque oublié. J’appris que la situation avait été complétement renversé. Que grâce à de nouvelle armes redoutables inventé par un certain « professeur Malerak » les troupes de Canevas était repoussé. Avec elles, l’armée tenterai prochainement de frapper l’ennemi dans son territoire, voire d’en conquérir une partie. Une partie de moi se réjouissait que l’envahisseur sois repoussé, une autre était dégouté de voir le gouvernement gagner en force, de plus une victoire militaire lui accorderai du crédit. J’alla partager la nouvelle avec Kalitos celui partagea en retour un morceau de pain qu’il avait volé en cuisine, nous discutèrent longtemps, de la vie chez moi, de la vie chez lui, de la mort ici. Quelque heures plus tard nous fûmes rejoins par Antor. Notre trio passa la nuit à jouer aux cartes, c’était un moment hors du temps. Toute la misère de l’endroit semblait avoir disparu. Pour l’occasion, nous avions consommer les quelques grains de café que nous avions réussi à obtenir d’un nouvel arrivant qui avait réussi à les faire passer. Dans ce magma noir, les heures se confondait, dégoulinant dans une mélasse informe mais tellement agréable.
Aujourd’hui encore, je chéri se souvenir avec ferveur. Peut-être parce que c’était la dernière soirée de la sorte.
Le lendemain matin, les gardes ordonnèrent un rassemblement. Ils déclarèrent que notre bloc coûtait trop cher à l’état, que c’était fini la belle vie et surtout qu’il faudrait désormais participer à l’effort de guerre. Nous devrions donc désormais travailler dans l’usine, un bâtiment à l’extérieur de la prison qui a été réhabilité en fabrique de casque après le début de la guerre. Nous serions envoyés là-bas selon un emploi du temps précis, par équipe de 30. Ils appelèrent alors les 30 premiers condamnés. Je fus l’un d’entre eux. Mon instinct me hurlait que cela avait un rapport avec l’étrange inconnu de l’autre nuit. Ils nous rassemblèrent, et nous partir alors sous une escorte de 15 gardes, lourdement armé.
Quand nous franchisâmes la porte de la prison et que cette dernière fut refermée. Les gardes ordonnèrent que nous arrêtions. Ils nous mirent ensuite des sacs sur la tête, au début, je ne compris pas pourquoi. Mais ensuite je reconnais ce son étouffé, faible mais qui voulait dire beaucoup. C’était le même que celui que faites les cochons du voisin quand ils leurs tranchez la gorge, mais là, ils s’agissaient d’être de conscience.
J’attendais alors pensif et perdu. Je me rappelle avoir à mettre dit qu’après tout, ce n’était peut-être pas plus mal. J’attendais alors mon tour.
A ce moment un bruit fort et assourdissant perça ce silence de mort.
Je tombai, manquant de défaillirent et de rendre mon maigre repas. A terre, j’étais sonné, désorienté, j’entendais des cris de colère de tristesse et de gardien, mais ils me parvenaient comme des murmures.
Cela s’estompa d’un coup. Je sentis une main agripper le sac sur ma tête et me tirer vers le haut, manquant de m’arracher la moitié des cheveux. Je me levai, puis m’effondrait immédiatement, tombant sur les genoux. J’entendis crier :
« Cible 9 en vie, je le surveille ! »
Je compris alors qu’il valait mieux pour moi que je reste immobile, de toute façon, mon corps était un tel supplice. La situation redevint calme au bout d’un temps que je ne serai pas mesurée. Les cris était devenu des paroles, et seules les gardes les prononcés.
Une voix cria :
« Phase deux : exécution ! »
On me força à me lever et à marcher, je trébuchasse sur une masse inerte avant de réaliser qu’il s’agissait du cadavre d’un homme. Je pensais rentrer dans la prison, mais je sentis quelle que chose de doux à travers ma chaussure : de l’herbe ! il n’y en avait pas au camp, à part celle qui poussait clandestinement pour faire divers remèdes. Je fus entravé et soumis à l’attente. L’atmosphère qui devin humide en raison de la végétation me fis comprendre que nous étions le soir. Plus tard, le froid, beaucoup moins subtil et beaucoup plus présent au camp me fit comprendre qu’il faisait nuit.
Personne n’appréciait la situation, ni nous, ni les gardes. Le froid mordait notre chair et nos geôliers grommelaient pendant cette attente. Et puis une porte grinça, une voix autoritaire ordonna « maintenant. » et nous reprirent la marche.
Ils resserrèrent les sacs sur nos têtes de manière à nous un peu afin de ne pas nous permettre de parler herbe disparue, laissant place au béton usé si familier de la prison.
On nous poussa. On nous rua. L’agitation tenait les gardes, celle qui nous tient quand l’on doit faire une tache rapidement, celle qui vous dit que vous n'avez pas le droit à l'erreur.

































